Récit de mon accouchement … dans la voiture

Alors que j’avais écrit mon projet de naissance ici sur le blog le 29 Janvier, nous voilà donc en ce dimanche 23 Février 2020, où je me remémore cette journée fabuleuse d’hier : 22.02.2020 la naissance de notre petite chouquette. Parce que ça restera un sacré souvenir, parce que depuis hier on arrête pas avec chéri de se repasser en boucle cette journée, parce que ça va faire une sacrée histoire à raconter à notre fille dans quelques années, et parce que je tenais à dire merci à ma force intérieure de femme et la zenitude suprême de mon chéri, pour ce que nous avons vécu et partagé ensemble.

Samedi 22 Février 2020

7h30: je me réveil de cette nuit catastrophe où j’ai encore mal dormi, mais j’ai mal au ventre. C’est bizarre, pas comme d’habitude, mais bon rien de ouf. Je reste au lit jusqu’à que tout le monde se lève dans la maison, donc environ 9h

Je sors du lit rejoindre tout le monde qui déjeune au salon, mais j’ai le moral à plat. Je sens que je suis patraque, j’ai rien envi pour le petit-déjeuner à part un yaourt nature avec du sucre. J’ai mal au ventre. La veille on s’est fait un resto avec les enfants et belle maman, j’avais beaucoup trop mangé, donc pour moi c’est la digestion. Je tente plusieurs fois d’aller au toilettes mais rien. Je m’assois au salon avec les enfants, je sens que c’est bizarre mais je dis rien, je ne veux alerter personne. J’envoie juste un petit texto à ma doula.

11h23: message à ma doula « coucou ça va ? Je contracte pas mal depuis ce matin 7h. Je sens que ça s’intensifie mais j’attends que ça soit quand même bien concret avant d’alerter tout le monde 😅😅😅 » entre temps je dis à chéri quand même que ça contracte. Du coup en monsieur organisé il part à Intermarché avec sa maman prendre des provisions pour mettre dans la valise en cas de nuit longue à la maternité 🤣 je profite de son absence pour parler à ma doula au tel et lui dire que je sens que c’est pas comme d’habitude MAIS que il n’y a rien de ouf donc je veux pas bouger pour le moment de la maison. Elle me demande comment j’envisage le départ à la maternité, je lui répond « quand ça sera concret » a ce moment là sans le savoir dans ma tête je savais que je partirais bien bien tardivement dans le travail, je voulais faire mon travail seule, chez moi, sans rien ni personne.

12h30: on passe à table. Je mange 2 assiette de pâtes entre quelques contractions, mais je dis toujours rien à personne, la vie a la maison continue. Cheri voit quand même que je suis dans la lune, car il se met à gérer le rangement de la maison, le ménage, les enfants en me laissant dans mon coin. Il est juste venu me proposer si je voulais boire ou manger quelque chose. Je répond que non je veux juste prendre une douche et m’allonger.

13h30: je suis allée m’allonger et je me suis endormie

14h20: réveillé par l’intensité des contractions je me réveil. Je texte ma doula qui m’avait demandé des nouvelles, mais je n’avais pas entendu son message. Je lui dis que ça s’intensifie. Mais que ça va encore car entre 2 je somnole tranquille (vive l’endorphine 💜)

14h38: je lui envoie « bon ça sera pour aujourd’hui » je vais voir chéri dans l’autre chambre, il avait emmené bibou faire la sieste, loupé ! Je lui dis va falloir commencer a préparer les sacs. Mais cool Raoul rien ne presse. J’envisage même une douche encore, mais finalement je me dis non, j’ai trop mal au ventre pour me déshabiller, la flemme. Cheri charge la voiture, et mamie se charge d’emmener les garçons faire du vélo dehors. Entre-temps je commence à vraiment souffler fort et fermer les yeux à chaque contractions, mais je rigole entre 2, donc ça va, c’est raisonnable. On croise les voisins dehors avec leurs enfants qui ont eux aussi sorti les vélos, je leur fait la bise, je ris en disant que c’est parti, on démarre et on part. Il est 15h15, je préviens ma doula et je lui texte « trop drôle ya le sketch de Florence forestie sur la maternité a la radio en plus 🤣 »

Oups! Demi tour au bout de 10min, chéri a oublié ses sandwichs. Il voulais pas mais j’ai insisté pour qu’il les prennent « ben oui imagine on en a pour la nuit, tu auras faim » rebelote case départ , re au revoir aux enfants qui font du vélo et aux voisins.

Le GPS indique : 47min jusqu’à la maternité.

Ma doula me dit qu’elle arrive a 16h30 selon son GPS.

On prend la route et je commence à fermer les yeux parce que j’ai peu de souvenir d’avoir vu le chemin. Les contractions deviennent bien intenses, je souffle fort et je fais des « bouhhhhhhhhhhhhhhhh » d’un ton grave, pour m’aider à visualiser la douleur et rester concentrée. Mais bizarrement je sens que je perd pieds très vite. La voiture, le fait d’être assise et attachée me fait me dire que je suis pas au plus optimale pour gérer. Je dis à chéri « putin j’ai déjà envi de mourir » on a fait que 20min de trajet et il me dit mais non ça va aller, je gère. Dans ma tête je me dis c’est bien trop tôt pour être déjà dans la phase de désespérance. Cette phase où on perd pied total et on pense vraiment mourir. J’y était déjà ? Pas possible! Soit je gère mal ma bulle, soit … ça va trop vite ?

On tombe dans des ralentissements, je m’énerve « putin je vais tuer les gens » entre 2 souffles et gémissements. Je sers fort entre mes mains le tube d’homéopathie que bibou m’avait donné à la maison quand il a vu que j’avais mal « tiens maman, médicaments  » qu’il m’a dit 🥰.

Sur la route, j’ai les yeux fermés je tente de gérer la douleur de plus en plus forte, mais quand j’entrouvre mes yeux, je vois cette Range Rover qui roule pas là, je crie « putin j’en peux plus de cette range rover, elle va bouger son cul oui?! » Oui, je vous ai dit que la douleur était intense ? 🤣 chéri me répond « t’inquiète c’est fini je vais la dépasser  »

On entame le tunnel pour aller vers la maternité. Un tunnel de plusieurs longues minutes qui permet de couper le traffic et comme il est payant, généralement il y a peu de voitures. Mais il est limité à 70km/h.

Entre 2 ouvertures de yeux je vois qu’on est dans le tunnel, mais je sens que j’ai envi de pousser. Je pousse. Je crie, je jette le tube d’homéopathie, mon téléphone et la bouillotte que j’avais sur moi. Je commence à m’allonger entre les 2 sièges de devant là ou il y a le frein à main, pour me pencher en arrière, j’en ai marre d’être assise et attachée. Chéri essaye de respecter les limitations de vitesse, mais moi j’enchaîne les contractions, j’ai plus aucun répit entre chacune d’elles. Ça s’enchaîne. On sort enfin du tunnel, prochaine sortie on y est presque, je lui dis que je veux pousser, chéri me dit « on arrivveeeee ». Un feu rouge, deux feux rouges, trois feux rouges … chéri voulait le griller c’était à 100m de l’entrée de l’hôpital, je lui dis « non, c’est pas grave, on attends, il s’agit pas de faire un accident ».

On arrive à la barrière, je hurle, là c’est plus possible, je lui dis en hurlant « JE POUSSE! »

Faut faire tout le tour de ce grand hôpital pour atteindre les urgences maternité, dans ma douleur je vois les panneaux qui s’approchent, on arrive mais je pousse, je hurle, j’ai mal!

URGENCES: chéri se gare et me dit de sortir, je lui hurle que je peux pas « ELLE EST LÀ » et là panique!! Le vigile nous dit c’est pas ici les urgences maternité, ici c’est urgences (tout court) chéri rentre dans la voiture démarre fait le tour, cherche partout, moi je hurle toujours et pousse en même temps c’est plus fort que moi. J’enlève mes baskets, je fais voler mon dossier de papiers de maternité qui était à mes pieds, je me détache, elle arrive ! Je jette aussi mes lunettes de vues (elles auront fini sur la banquette arrière).

Chéri trouve pas les urgences, PUTIN c’est la merde! Moi je suis penchée en arrière je vois plus rien mais il me racontera après qu’il a fait un sens interdit pour revenir sur ses pas, est parti en courant frapper à une porte, rien ni personne, puis que un monsieur lui a enfin ouvert la barrière, il s’est garé comme une M*RDE dans la pelouse et est parti en courant et hurlant « ma femme accouche dans la voiture ! » A ce moment là, j’avais baissé mon pantalon pendant toutes ses manœuvres, et je poussais et hurlais « SOOOORRRRSSSSSSS » !!!!!

16h15/20 (estimé) : je vois une giclée d’eau partir sur le tableau de bord (la poche des eaux qui éclate) et je sens la tête qui sort! Je suis en équilibre entre les 2 sièges avant. Une jambe surélevée pour que instinctivement elle tombe sur le siège et pas par terre. Je vois chéri et une ribambelle de sages femmes arrivés en courant, je hurle! Pousse encore, la sage femme attrape notre fille au vol, il restais que quasiment les jambes quand elle l’a attrapé et mise sur moi.

Anya, est là, sur moi, dans la voiture! Tout le monde me félicite, je répond comme une bêta « elle m’a fait mal, j’ai mal, elle m’a fait mal » en boucle pendant 5min! Je pleure et je la serre elle est là !!!

Chéri redescend aussi en pression le pauvre!!! On demande s’il veut couper le cordon, et je répond « non on veut pas » car c’était dans notre projet de naissance, mais elles nous répondent qu’il fait froid faut absolument rentrer bébé à l’intérieur et la détacher de moi. Je dis ok. Dans tout cet affolement j’ai quand même demandé à chéri de faire des photos, ce qui a beaucoup fait rire les sages femmes. Comment la nana peut penser à prendre une photo dans une telle scène ?! 🤣🤣 je sais pas, à ce moment là, mon fameux projet de baignoire, de ballons, de massages en salle nature était tombé aux oubliettes, je voulais un souvenir coûte que coûte je crois! Je pensais pas que chéri dans l’adrénaline qu’il était aurait réussi à en faire, car limite je lui dit de faire mais sur le coup j’étais ailleurs j’ai rien réalisé du tout.

C’est donc avec un cordon entre les jambes, les ciseaux qui pendent au bout et le placenta encore en moi, que je tente de sortir de la voiture garée en plein milieu du jardin de la maternité. Tout le monde autour de moi veut me couvrir, mais moi j’ai chaud. Je fini par réussir à m’assoir sur le fauteuil roulant et on m’emmène en salle de naissance voir ma fille, qui va super bien me dit on, rose comme un jambon, bien au chaud, et qui n’a jamais pleuré depuis sa sortie express.

Evidemment notre doula est arrivée après tout ça en salle de naissance, sourire aux lèvres et c’était juste magique de me dire que j’étais si fière de moi. Chéri a réalisé la fameuse empreinte du placenta. J’étais ravie que l’équipe soit si bienveillante. Le placenta a mis du temps à se détacher et sortir, a aucun moment on ne m’a injecté de l’ocytocine comme je l’avais demandé dans mon projet de naissance. Elles ont attendu, il a fini par se détacher et sortir seul. Une petite membrane manquait à l’appel, pas de panique ! Elle l’a récupéré délicatement avec une petite pince. Merci!

On nous a chaque fois demandé nos avis, concernant les gouttes dans yeux, la vitamine K1, le peau a peau, et la sortie précoce car tout ça était noté dans notre projet et elles ont fait à chaque fois attention de respecter nos demandes et de bien nous demander avant tout acte me concernant ou concernant bébé. Les suites de couches auront durées une seule nuit, puisque la sortie a été autorisée ce matin 23 février avec la pédiatre après 24h.

Nous avons pesé notre fille que en ce dimanche comme convenu pour ne pas avoir à la manipuler intempestivement le jour de sa naissance. Pas de bain. Pas de visites dans la chambre en cette nuit. Une seule vers 4h pour vérifier que elle avait bien fait pipi. J’ai revu une auxiliaire que a 8h30 pour le petit-déjeuner avec prise de température pour moi.

Dimanche 23 février

17h15: nous rentrons chez nous, pour notre nouvelle vie à 5

Merci la vie 💛

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